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Ailleurs Alimentation / Accès à la terre L'Archipel des Non-Violences

Regards vers l’intérieur de la Plaine

À l’intérieur de la Plaine du Souss au Maroc, Aziz nous fait visiter la ferme de son oncle. Dans le Douar (village) Essalanhia la “terre” est comme ailleurs en ce début d’été : sèche, aride, pareille à du sable. Tout le système d’irrigation historique est encore en place : un puits de 10 mètres et un bassin et des canalisations en simili-béton parcourent les champs. Avec des jeux de regards, les travailleurs de la terre bouchaient une sortie pour en ouvrir une autre afin d’y guider l’eau. Dans les parcelles, des micro-digues forment des unités de quelques mètres carrés permettant là encore une répartition fine de l’irrigation. Mais ce système n’est plus utilisé. Dans les regards ancestraux les déchets communs partagent le volume avec des restes de tuyau servant au goutte-à-goutte qui a pris le relai. Non loin de la ferme, un moteur de voiture ronronne. Sorti de sa carcasse de R25 d’origine, il est maintenant alimenté au butane … énergie fortement subventionnée par l’État via la caisse de compensation, aujourd’hui largement remise en cause par le gouvernement islamique aux manettes. Une longue courroie fait tourner la pompe plongée dans son puits de plus de 100m de profondeur, seul maintenant en mesure de fournir l’eau nécessaire à la vie. Le bassin est passé de 5m2 à 25m2 et les canalisations historiques ont été remplacées par de longs tuyaux courant sur le sol et aboutissant dans les goutte-à-goutte quadrillant les champs.

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Derrière les portes des serres d’Agadir

Nous apprenons avec deux heures de délai que la direction de Bio Prod (nom modifié, NDLR), une grande société agricole de la Plaine du Souss, près d’Agadir au Maroc, est d’accord de nous ouvrir ses portes. L’occasion est trop exceptionnelle pour la rater. La rencontre avec le directeur financier doit se faire dans les locaux administratifs de la société agricole, dans la plaine du Souss. Celle-ci a été décidée la veille au soir avec Hamid Mahndi, représentant syndical local pour la FNSA/UMT, et nous ne l’avons apprise que quelques heures avant, le temps de sauter dans deux “grands taxis” direction Aït Amira pour 1h30 de trajet.

L'allée fleurie de Bio Prod

Entre la bourgade et les locaux, la mobylette de Hamid slalome entre les nids de poule : les routes sont en mauvais état. Sur les côtés, de très nombreux bâtiments sont à peine entamés, les parpaings défoncés ont à peine été scellés entre eux, les toits sont souvent inexistants. Arrivés devant les grilles de l’entrée, un garde en uniforme nous accueille. L’autorisation lui est donnée, nous entrons. De chaque côté, d’impressionnantes serres de cultures hors-sol, encadrées là encore par des grillages… mais sur lesquels poussent des plantes grimpantes florales multicolores.

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Du souk à l’OMC

Tanger. Port de pêche. L’Europe est à l’horizon juste derrière la brume. Fin de journée en mer pour les pêcheurs mais la journée est loin d’être finie : réparation des filets, préparation des hameçons. Les pêcheurs s’affairent sur le quai. Il suffit que nous nous intéressions aux poissons dans une vieille caisse en bois pour que la discussion s’engage, en français, en arabe, en allemand ou avec les mains… Une petite discussion informelle met l’émulation : un petit attroupement se forme, écoute des deux oreilles, et sourit de la situation. Petit cours de biologie marine improvisée : rougets, pageots, merlans, la mer est riche ici, tellement riche que les poissons se jètent dans les filets pour le plus grand bonheur des pêcheurs.